Infertilité : Témoignage de Sarah « Mon combat pour donner la vie »
L’Observatoire épidémiologique de la fertilité estimait en 2012 que 10 % des femmes consultaient un professionnel de la santé après un an d’« essais bébé ». Comme beaucoup d’autres femmes, Sarah T. a été confrontée à ce problème. Après 6 ans d’attente, elle a connu le bonheur d’être mère. Elle nous fait part de son combat et de ses conseils.
Dis-nous Sarah, à quel moment as-tu commencé à t’inquiéter ?
Dès mon adolescence, mes menstruations étaient irrégulières. Mon médecin traitant m’expliquait que j’étais trop maigre puis parce que je faisais trop de sport. Selon lui, cela se réglerait tout seul. Mais après mon mariage, j’ai arrêté le sport intensif : le football en club que je pratiquais souvent (les entraînements, les matchs, etc.) et les choses ne se sont pas arrangées pour autant. Mes menstruations apparaissaient tous les deux, trois, voire quatre mois. Mais ça, ce n’était que la face apparente de l’iceberg…
Quel a été le début de ton combat pour procréer ?
J’ai patienté plusieurs années en pensant chaque mois que j’allais « peut-être » être enceinte avec le stress de l’arrivée ou non des règles. Mais comme elles étaient irrégulières, je ne pouvais pas savoir s’il s’agissait d’un retard habituel ou d’un début de grossesse.
La première fois que j’ai été suivie par une gynécologue, c’était en 2013 lorsque j’étais étudiante en Egypte. J’ai été confrontée à une grosse déception car le test urinaire était positif d’après la gynécologue, tandis que le bilan sanguin s’est révélé négatif.
Mon combat a débuté à mon retour en France où j’ai effectué des séries d’examens, pris des médicaments voire même modifier mon alimentation. Les médecins me demandaient de poursuivre la prise de médicaments dans le cadre d’une stimulation ovarienne simple. Mais aucun ne m’avait proposé d’effectuer des examens plus poussés. J’ai donc décidé de m’informer par moi-même et heureusement.
Par quels moyens t’es-tu informée et qu’as-tu appris ?
Je me suis rendue sur les forums de santé présents sur internet dont un particulier qui est très connu. Même s’il faut apprendre à trier, j’y ai beaucoup, voire, tout appris. C’est là que j’ai entendu parler du test de hühner et surtout, de la procréation médicalement assistée (PMA). Cela m’a aussi permis de comprendre les différents termes médicaux et les différents examens importants à faire en cas d’infertilité.
Suite à mes recherches, j’ai donc insisté pour passer le test de hühner. J’ai suggéré l’hystérosalpingographie et j’ai demandé à passer en PMA également.
Le test de hühner, l’hystérosalpingographie qu’est-ce que c’est exactement ?
Le test de hühner est un test qui permet de voir comment réagissent les zozos (spermatozoïdes) au contact de la glaire cervicale directement après un rapport non protégé. Il faut immédiatement aller chez le médecin, chez le gynécologue ou dans un labo spécialisé pour faire un prélèvement. On l’appelle aussi test post-coïtal ou TPC.
Quant à l’hystérosalpingographie, c’est une radiographie des cavités de l’utérus et des trompes de Fallope. Un produit de contraste est injecté ce qui permet de révéler d’éventuelles anomalies de l’appareil génital : des malformations, des tumeurs etc.
Finalement, comment as-tu réussi à tomber enceinte ?
J’ai eu un parcours difficile, à commencer par une prise de poids et l’apparition de microkystes sur mes ovaires à cause des médicaments qui n’ont rien donné ; puis un passage en PMA, avec 3 tentatives d’inséminations artificielles échouées, chacune d’entre elles espacées de quelque mois pour laisser mes ovaires se reposer.
Pour finir j’ai bénéficié d’une fécondation in vitro (FIV) avec utilisation de mes ovules et des spermatozoïdes de mon mari (seule chose autorisée religieusement). Par la grâce d’Allah, la première FIV a fonctionné.
Après plus de 6 ans d’essais, nous avons eu un bébé Allahuma barik. el hemdouli Lehi il se porte très bien. Il est né à terme après 9 mois de grossesse qui se sont bien déroulés sous étroite surveillance.
Comment peut-on gérer son stress en cas d’infertilité ?
Surtout ne pas perdre confiance en Allah car c’est Lui qui donne. Faire beaucoup istirghfar (demande de pardon) et L’invoquer. Puis, faire sérieusement les causes médicales permises dans des conditions permises. Faire ses propres recherches, insister auprès des médecins pour effectuer les bons examens. Selon les cas, essayer la hijama, le costus indien, la roquia, l’eau zamzam, la nigelle, puis la prise de médicaments adéquats. Aussi, ne pas se laisser aller face aux commentaires des gens indiscrets qui demandent : « C’est pour quand le bébé ? », « Tu es enceinte ? » ou qui parlent de leurs enfants et que vous vous sentez exclues.
Ne vous dites pas « Pas d’inquiétudes, ça viendra quand on s’y attendra le moins ». On me l’a souvent dit mais il faut plutôt faire les causes et se dire que quand ça arrivera, tout sera oublié. Il faut être très disponible quand on est sous traitement : pour les prises de sang tous les deux jours, les examens gynécologiques puis les échographies de contrôle. Préparez-vous à une prise de poids qui est souvent la cause des traitements.
Avec votre conjoint, restez soudés. Discutez-en avec lui autant que nécessaire et ne faites qu’un car si la peur s’immisce entre vous avec cette épreuve, le couple risque de ne pas tenir comme dans beaucoup de cas et c’est vraiment triste.
En conclusion, quelles sont les étapes à suivre lorsque l’on soupçonne une infertilité selon toi ?
Commencez par prendre rendez-vous chez votre gynécologue et non pas chez un généraliste. Demandez à faire différents examens de base : frottis, test de hühner, hystérosalpingographie et faites un suivi sur un ou deux cycles sans prise de médicaments pour voir comment évolue le travail de vos ovaires. Le stress et notre alimentation basée sur la malbouffe constituent un mauvais cocktail pour la fertilité, reprenez-vous en main de ce côté-là aussi.
Pensez aussi au spermogramme pour monsieur car OUI, le problème peut venir de lui : des spermatozoïdes peu nombreux, absents ou malformés peuvent être en cause.
En espérant que mon parcours puisse en aider certaines. Qu’Allah vous facilite ainsi qu’à nous dans la procréation et l’éducation de nos enfants.
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